Classement 2024
143/ 180
Score : 40,59
Indicateur politique
117
40.50
Indicateur économique
125
37.27
Indicateur législatif
136
44.23
Indicateur social
151
36.77
Indicateur sécuritaire
133
44.16
Classement 2023
149/ 180
Score : 40,22
Indicateur politique
118
49.00
Indicateur économique
154
34.31
Indicateur législatif
163
30.19
Indicateur social
144
45.23
Indicateur sécuritaire
138
42.36

Depuis la mort du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, le pays s’est enlisé dans une crise profonde. Médias et journalistes se retrouvent souvent contraint à servir l’une des parties au conflit, au détriment de l’indépendance éditoriale. 

Paysage médiatique

La Libye est un véritable trou noir de l’information. La plupart des médias et reporters ont fui leur pays. Ceux qui restent tentent d'assurer leur sécurité en travaillant sous la protection d’un des belligérants, et les journalistes étrangers n’ont plus la possibilité de couvrir les événements. Parties prenantes du conflit, les médias traditionnels ne jouent plus leur rôle pour assurer une information libre, indépendante et équilibrée reflétant les véritables enjeux de la société libyenne et plus particulièrement les aspirations des jeunes. Ces derniers trouvent dans les médias sociaux un espace de dialogue ouvert, mais propice à la radicalisation et à la diffusion de discours de haine. Plusieurs initiatives ont toutefois émergé pour tenter de faire naître un nouveau modèle médiatique plus indépendant.   

Contexte politique

Après une décennie ponctuée de conflits armés sur fond de guerre civile sous-jacente, un cessez-le-feu a été conclu en mars 2021 entre les partisans de l’ancien gouvernement d'union nationale de Tripoli et l’Armée nationale libyenne, menée par le maréchal Haftar, sous l’égide de l’ONU. La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) avait réuni les belligérants libyens à Genève pour un dialogue qui avait abouti à la nomination de l’homme d’affaires Abdel Hamid Dbeibah à la tête d’un nouveau gouvernement d’unité nationale, censé mener le pays vers ses premières élections générales, qui ne cessent toutefois d’être reportées. Les journalistes, eux, sont souvent contraints de se plier aux partis pris des médias pour lesquels ils travaillent, entraînant une désinformation chronique alors que la corruption est une pratique répandue. Dans l’Est, ils sont soumis au pouvoir du général Khalifa Haftar et aucun média ne peut critiquer les militaires.

Cadre légal

Aucune instance de régulation de la presse ni loi-cadre ne garantit le droit à l’information, ni le respect du pluralisme et de la transparence des médias, et aucune loi ne garantit la liberté d’expression, la sécurité des journalistes et le droit à une information fiable. Certains textes en vigueur relatifs à la liberté d’expression datent de plus de 50 ans. Les délits de presse demeurent passibles de peines privatives de liberté. 

Contexte économique

Le financement des médias privés dépend des recettes publicitaires provenant de groupes dirigés par des hommes d’affaires proches de chefs et dignitaires politiques. La collusion entre le politique et le médiatique, ainsi que l’opacité des contrats publicitaires mettent à mal l’indépendance des médias et journalistes. Ces derniers travaillent dans des conditions précaires et peuvent être licenciés arbitrairement, au gré des intérêts des patrons. 

Sécurité

Depuis des années, les journalistes sont la cible d’intimidations, de violences physiques et de harcèlement moral, même si la situation semble s’être améliorée depuis 2021. Les exactions contre les reporters sont d’autant plus fréquentes qu’elles bénéficient d’une impunité totale. Les milices menacent régulièrement les professionnels des médias, qui peuvent faire l’objet d’attaques et sont souvent emprisonnés. Ceux qui contrôlent les autorités, que ce soit à l'est ou à l'ouest du pays, ont réussi, via leurs factions armées, à semer la peur auprès des journalistes et ont fini par éliminer les médias indépendants dans le pays.